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KENZO TAKADA & LES FLEURS : UNE GRANDE HISTOIRE D'AMOUR

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CalendarBlank12 mai 2023
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« C’est plus dans l’art floral que dans le kimono qu’il faut chercher l’inspiration de Kenzo »,

Marielle Righini, Nouvel Observateur.

S’il ne fallait retenir qu’une chose de l’héritage laissé par Kenzo Takada, ce serait la façon qu’il avait de sublimer les motifs floraux.

L’histoire d’amour entre Kenzo Takada et les fleurs remonte à avant même la création de la Maison, en 1970, alors connue sous le nom de Jungle Jap.

Lorsque Kenzo Takada arrive à Paris, en 1965, il est rapidement surpris et conquis par l’omniprésence du végétal dans la capitale. Il est frappé par la myriade d’étals de fleuristes parisiens et les parfums qu’ils dégagent. Il découvre même de nouvelles variétés florales, ce qui le fait tomber un peu plus en amour pour Paris.

Kenzo Takada avait d’ailleurs une mémoire olfactive remarquable. Il se souvenait notamment du parfum de l’iris qui lui rappelait la « fête des garçons » (aujourd’hui « fête des enfants »), appelée au Japon « Kodomo no hi ». Lors de cet événement, célébré le 5 mai de chaque année, des iris étaient accrochés aux portes des maisons pour protéger les enfants du mauvais sort et des maladies. Les petits garçons, en particulier, étaient plongés dans des bains d’iris supposées leur procurer force et prospérité. On comprend mieux l’arrivée du parfum dans la Maison quand on connaît l’odorat aiguisé de Kenzo Takada.

C’est donc tout naturellement qu’à l’occasion de l’ouverture de sa deuxième boutique passage Choiseul, en septembre 1970, qu’il réalise sur les murs une fresque représentant une rose démesurée.

La pivoine rose est le symbole de la timidité des sentiments.
Le magnolia, symbole de force et de pureté.

Les fleurs, encore et toujours, rythment son parcours. Enfant, il est marqué par le magnolia qui embaumait le chemin de l’école. Il aime aussi beaucoup la pivoine, qu’il considère comme la fleur graphique par excellence et qu’il adore dessiner. Le coquelicot, quant à lui, fait son entrée dans les créations en 1988. Sa couleur rouge vif va d’ailleurs devenir la couleur emblématique de la Maison.

Le coquelicot est une plante à fleurs de la famille des Papavéracées. Son nom latin est le papaver rhoeas.

Il aime tant les fleurs qu’il va même s’amuser, en 1994, à habiller entièrement le Pont-Neuf, le plus vieux pont de Paris, de bégonias afin de célébrer l’arrivée de l’été sur la capitale. « Un cadeau aux parisiens » comme il le décrivit lui-même.

L’amour de Kenzo Takada pour les fleurs explique pourquoi elles font partie intégrante de l’ADN de la Maison. Ses successeurs ne s’y sont pas trompés puisqu’ils ont eu à cœur d’intégrer des motifs floraux dans leurs créations. Nommé directeur artistique en 2021 et grand admirateur du travail de Kenzo Takada pour sa marque éponyme, le créateur Nigo s’est notamment intéressé au boke, fleur japonaise, que l’on retrouve nombre de ses réalisations. Il rend ainsi hommage au fondateur de la Maison dont l’héritage perdure…